ALTERNATIVES

Le premier parc éolien flottant semi-submersible au monde dépasse toutes les attentes en matière de puissance

     Publication du 9 février 2023 sur CLUBIC.com

Le tout premier parc éolien offshore semi-submersible du monde a produit plus d'énergie que prévu en 2022. Une réussite qui permet d'assurer le fonctionnement de plus de 25 000 foyers.

Il est le fruit de la collaboration entre EDPR, ENGIE, Repsol et Principle Power.

25 mégawatts et une grande satisfaction

Situé à 20 km des côtes au nord du Portugal, le parc éolien offshoresemi-submersible WindFloat Atlantic a donné le sourire à ses gestionnaires qui ont constaté une hausse de 5 % de la production par rapport à l'année précédente. Le parc, composé de trois éoliennes Vesta de 8,4 MW reposant sur des socles semi-submersibles, a produit 78 gigawattheures (GWh) qui ont servi à alimenter 25 000 foyers.

Grâce à cette production qui dépasse de loin les attentes, ce sont près de 33 000 tonnes de CO2 qui n'ont pas été rejetées dans l'atmosphère. De plus, la position des éoliennes offre une disponibilité annuelle située entre 93 et 94 %, ce qui est réellement notable. Ceci étant dit, les opérateurs continuent chaque jour d'apprendre de cette installation qui sert désormais de modèle à de nombreux autres projets de ce type. Le chef de projet de WindFloat Atlantic, José Pinheiro, le rappelle dans un récent communiqué :

« Chaque journée de fonctionnement de WindFloat Atlantic est un jour supplémentaire dans la collecte des connaissances. C'est quelque chose de très précieux et de différent lors des projections réalisées pour de futurs projets commerciaux. Grâce à cette expérience accumulée, nous pourrons non seulement faire moins d'erreurs, mais aussi apporter des optimisations et offrir plus d'avantages à ceux qui bénéficieront directement et indirectement de nos futurs projets offshore [...] »

Un fonctionnement simplifié et des conversions possibles

Situé au large de Viana do Castelo, le parc WindFloat Atlantique est relié à la terre ferme par un câble de 20 km de long. À l'autre bout, on retrouve une sous-station située dans le port de la commune, dans laquelle les opérateurs reçoivent en temps réel les informations. Cela leur permet d'identifier les problèmes très rapidement, et donc d'en corriger une partie à distance. Un avantage précieux, car les conditions maritimes et météorologiques sont loin d'être toujours favorables à une intervention sur site.

Selon Principle Power, l'une des sociétés impliquées, la technologie WindFloat serait compatible avec n'importe laquelle de ces éoliennes offshore et peut être installée dans des eaux dont la profondeur dépasse les 40 mètres. Un vrai argument, qui est évidemment en bonne place sur le site officiel de l'entreprise californienne :

« Le WindFloat a été spécifiquement développé pour obtenir des performances de stabilité exceptionnelles, tout en réduisant le poids structurel et en simplifiant la logistique lors de l'installation et de l'exploitation. Les performances virtuelles sans tangage [...] permettent l'utilisation d'éoliennes offshore commerciales existantes [...] avec seulement des modifications mineures apportées au logiciel de contrôle. »

Source : Electrek


Éoliennes : on sait enfin recycler toutes les pales ! Même celles déjà à la décharge

Publication du 9 février 2023 sur CLUBIC.com

Le géant danois de l'énergie éolienne Vestas a mis au point un procédé permettant de décomposer chimiquement l'époxy utilisé dans les pales des éoliennes.

L'énergie éolienne a le vent en poupe, et pour une bonne raison : elle permet de produire de l'électricité à partir d'une énergie renouvelable relativement prévisible et, surtout, éventuellement accessible aux heures de pointe, contrairement à l'énergie solaire. De plus, elle permet de valoriser des territoires offshore où les rendements sont plus élevés et les désagréments pour les populations moins importants. Cependant, rien n'est parfait, et ce secteur ne fait pas exception à la règle. Parmi ses défauts, le recyclage des pales d'éoliennes est sûrement le plus mis en évidence.

Des polymères difficiles à décomposer

Acteur reconnu du secteur de l'énergie éolienne, Vestas est souvent à la pointe de la technologie et bat régulièrement des records de production d'électricité. Ses immenses éoliennes sont équipées d'énormes pales de plus de 100 mètres de long. Celles-ci sont constituées de différents matériaux composites alliant résistance et légèreté, la résine époxy étant l'un de ces composants les plus essentiels. Mais, il s'agit également du plus difficile à recycler.

En effet, cette substance très résistante est considérée comme impossible à décomposer en éléments réutilisables, ce qui entraîne une dangereuse accumulation de pales vétustes alors que la construction d'éoliennes ne cesse d'augmenter. C'est pourquoi l'entreprise danoise s'est associée à plusieurs partenaires industriels et universitaires pour mettre au point un procédé chimique capable de résoudre ce problème. Tant pour les modèles actuels que pour ceux qui remplissent déjà de nombreusesdécharges.

Une économie circulaire

Lisa Ekstrand, vice-présidente de Vestas, déclare : « Jusqu'à présent, l'industrie de l'éolien estimait que le matériau des pales d'éoliennes nécessitait une nouvelle approche en matière de conception et de fabrication pour être soit recyclable, soit, mieux encore, circulaire, au terme du cycle de vie. Désormais, nous pouvons considérer les anciennes pales à base d'époxy comme une source de matière première. »

En plus des stocks existants, WindEurope estime qu'à partir de 2025, chaque année, il y aura 25 000 tonnes supplémentaires de pales hors d'usage, et deux fois plus dès 2030. Au-delà du progrès technologique, c'est aussi un marché qui pourrait s'avérer lucratif pour le géant danois, qui entend développer une véritable économie circulaire autour de la construction d'éoliennes, plus respectueuse des enjeux écologiques auxquels cette industrie est censée répondre...

Source : Electrek

    Face au solaire, le nucléaire est une énergie périmée

                        Par Raoul de Saint Venant  le 18 janvier 2023 dans REPORTERRE

Grâce au progrès technique, le solaire est de moins en moins cher. Le nucléaire, lui, est une énergie du passé et « investir dans des EPR2 nous expose à un désastre financier », selon l'auteur de cette tribune.

Avec la récente décision du président Macron de lancer la construction de six EPR2 - des réacteurs EPR de deuxième génération - auxquels pourraient s'ajouter huit autres d'ici à 2050, la France s'engage dans un nouveau chantier nucléaire d'une cinquantaine de milliards d'euros selon le gouvernement.

Pendant ce temps, le photovoltaïque, qui produit de l'électricité grâce au rayonnement solaire, devient de plus en plus compétitif. Tous les deux ans, ses coûts de production baissent de 30 %, ses installations se multiplient à un rythme exponentiel, son efficacité s'améliore grâce à sa mise en réseau, etc. À ce rythme, ses coûts seront divisés par cinq d'ici à 2035 - date de mise en service commerciale prévue du premier EPR2.

Investir dans le nucléaire aujourd'hui, au prétexte qu'il fut jadis financièrement rentable, expose la nation à un désastre financier, le développement du photovoltaïque menaçant la compétitivité des centrales EPR.

Un développement technique rapide allié à une demande profonde

On pourrait comparer le secteur des systèmes photovoltaïque - cellules + batteries + réseau de transport - à celui des composants électroniques. Il y a cinquante ans, ce dernier était un marché anecdotique, réduit aux calculettes pour étudiants ; aujourd'hui ses composants se retrouvent dans tous les équipements électroniques, quelles que soient leur taille et leur puissance. Un bouleversement industriel qui est aussi devenu sociétal !

De même, il y a encore trente ans, le photovoltaïque était réservé à des localisations isolées, villages de brousse ou balises maritimes ; aujourd'hui, des projets de grande taille visent à satisfaire les besoins des économies développées. Demain, cette énergie sera transportée par des réseaux transcontinentaux : ainsi les nuits de Paris pourront être éclairées par Dallas ou Moscou et ses journées maussades par Madrid, Rabat ou Stockholm.

Une telle révolution s'explique par la conjonction d'un développement technique rapide et d'une demande vive et profonde, qui induit finalement une baisse rapide des coûts : en 2011, le mégawattheure coûtait 148 dollars, en 2013, 91 ; en 2018, 40, et en 2020, 31 [1]. Le domaine des batteries et celui de l'énergie photovoltaïque répondent à des prix toujours plus bas aux usages classiques - éclairage, chauffage, communication. Parmi les innovations récentes, citons celle de l'entreprise Asca. Elle commercialise des films souples et transparents, sur lesquels sont imprimées des cellules photovoltaïques aptes à s'appliquer sur n'importe quelle surface - murs, façades de bâtiments - et à la rendre productrice d'énergie. De nouveaux débouchés apparaissent, comme l'agrivoltaïsme ou les vitrages solaires grâce à la création de formats sur mesure, pour des poids, encombrements et inconvénients décroissants, avec des rendements électriques croissant - doublement en trente ans jusqu'à aujourd'hui.

Les progrès des batteries ne sont pas en reste, notamment avec le couple « fer-air », qui devrait permettre de stocker de l'énergie pendant deux semaines à des coûts dix fois inférieurs. D'autres développements portent sur le stockage de l'énergie solaire sous de nouvelles formes - hydrogène et méthane -, ce qui facilite son transport ainsi que la géothermie et participe aux baisses de coûts.

Il en résulte que la vitesse de ces progrès, s'accompagnant d'une baisse de coût régulière, à facteur constant, tous les deux ans, solvabilise progressivement une immense demande pour une solution autonome, sûre, locale et commode d'emploi. Et on peut penser que cette logique, similaire à celle enregistrée pour les composants électroniques - et appelée « loi de Moore », d'après le nom de l'industriel qui avait observé que le coût d'un composant électronique était divisé par deux tous les deux ans environ - ne doit rien au hasard et va se poursuivre dans les décennies à venir.

Nucléaire : un choix du passé

La filière nucléaire, en revanche, ne bénéficie pas d'une telle loi. Ses coûts, liés à des technologies mûres, ont un faible potentiel de baisse, et sa capacité d'expansion mondiale est restreinte par un grand nombre de considérations géostratégiques : accès à une filière complète de traitement des éléments radioactifs, nécessité de compétences et d'infrastructures très élaborées, risques de dépendance à long terme aux services techniques du fournisseur lorsqu'il est étranger, danger de la prolifération nucléaire...
Par ailleurs, les coûts variables non négligeables du nucléaire (combustibles, maintenance, sécurité...), cela alors que ceux du photovoltaïque sont quasi nuls, feront qu'il ne sera appelé à produire que pour la réponse aux pointes de consommation, modalité en contradiction avec son cahier des charges, visant à subvenir à la base de cette consommation.

Il faut, de surcroît, prendre en considération les plus fortes incertitudes sur les coûts futurs du nucléaire - aléa endémique de l'EPR si l'on en juge les chantiers de Flamanville ou d'Olkiluoto, dont les coûts et les délais ont été multipliés par plus de trois sans que les chantiers soient encore achevés. À l'opposé, le photovoltaïque ne court que des risques de court terme, liés à l'approvisionnement de ses matières de base.

 Un désastre financier et une nuisance écologique 

On peut donc affirmer, avec une bonne marge de certitude, que les projets de centrales EPR manquent de compétitivité à l'horizon de leur mise en service envisagée, 2035. Pire, ils nous entraînent au désastre financier avec la fermeture de ces équipements avant même leur mise en service et un manque de stratégie économique - l'argent investi dans le nucléaire n'ayant pas servi au développement du photovoltaïque. Enfin, il ne faut jamais oublier que ce désastre financier est associé à la nuisance écologique des constructions devenues inutiles.

S'agissant donc d'un secteur sans avenir, ne faut-il pas qualifier ces nouveaux projets d'EPR d'« aides d'État à fond perdu » ?

Raoul de Saint Venant est polytechnicien, conseiller en stratégie, notamment dans les domaines de l'énergie, de l'électronique et des télécommunications. Ce texte est une transcription libre d'une présentation faite devant X-Sursaut, un groupe de réflexion de polytechniciens.


      REPLAY DU WEBINAIRE NÉGAWATT SUR L'AVENIR DU PARC NUCLÉAIRE FRANÇAIS 

                 REPLAY DE LA PRÉSENTATION DU SCÉNARIO NÉGAWATT 2022



REUSSIR LA TRANSITION ENERGETIQUE EN FRANCE


Comment une centrale biomasse transforme résidus végétaux et déchets en électricité - EDF


Comment une centrale éolienne transforme la force du vent en électricité - EDF


COMMENT FONCTIONNENT LES ÉOLIENNES ?