Gestion calamiteuse du défaut de résistance au séisme de la digue protégeant la centrale du TRICASTIN 


                      Travaux de renforcement de la digue et la centrale du Tricastin ©VINCI


Pendant des années, malgré les demandes de l'Autorité de sûreté nucléaire, EDF a négligé de se préoccuper réellement de la tenue au séisme de la digue censée protéger le site nucléaire du Tricastin. Dénonçant cette gestion calamiteuse, le Réseau "Sortir du nucléaire", STOP Nucléaire en Drôme-Ardèche, la Frapna Drôme Nature Environnement, SDN Sud Ardèche et Stop Tricastin ont porté plainte contre EDF et son directeur de la direction du parc nucléaire le 30 novembre.


Une digue qui aurait pu s'écrouler et conduire à une catastrophe nucléaire majeure

Le 30 juin 2017, EDF a informé l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) d'un défaut de résistance au séisme majoré de sécurité (SMS) d'une portion de 400 mètres en rive droite de la digue du canal de Donzère-Mondragon, à l'amont de la centrale nucléaire du Tricastin.

La plateforme de la centrale est située six mètres en-dessous du niveau d'eau dans le canal de Donzère-Mondragon. Comme le précise l'ASN elle-même, « une rupture de cette portion de digue à la suite d'un séisme aurait entraîné une inondation importante de cette plateforme du Tricastin. La plupart des équipements indispensables pour la sûreté et de nombreux moyens de gestion des situations accidentelles auraient été rendus inopérants par cette situation. Cela aurait pu avoir pour conséquence la fusion du combustible sur l'ensemble des réacteurs de la centrale nucléaire du Tricastin, avec une capacité limitée d'intervention sur le site, et un impact sanitaire inacceptable à grande échelle. ». Et que dire des impacts pour les autres installations nucléaires voisines de la centrale ?

Le 27 septembre 2017, l'ASN a alors prescrit l'arrêt provisoire des quatre réacteursde la centrale nucléaire du Tricastin, tant que la résistance de la digue au SMS ne serait pas assurée. Des travaux ont alors été menés.

De graves dysfonctionnements dans la gestion du risque de la part d'EDF

Un rapport de l'Autorité de sûreté nucléaire daté du 25 juin 2018, revenant sur une inspection menée le 13 décembre 2017, permet de saisir à quel point EDF a négligé ce risque, faisant état de graves dysfonctionnements. Cette négligence est d'autant plus grave qu'elle s'étale sur près de dix ans. Et comme le montre le rapport d'inspection de l'ASN, l'analyse des conséquences potentielles d'une rupture de la digue a été menée de manière tardive et sommaire.

Par ailleurs, alors qu'une question aussi grave doit faire l'objet d'une déclaration dans les meilleurs délais, EDF s'est gardée d'évoquer, dans ses échanges avec l'ASN début 2017, ses suspicions de non-tenue au séisme de la digue.

Une fois le problème caractérisé, EDF a attendu 5 mois pour en avertir l'Autorité de sûreté nucléaire. Elle a également mis quatre mois pour avertir son voisin Orano, qui exploite un énorme complexe nucléaire d'enrichissement de combustible nucléaire à proximité de la centrale, alors que ses installations aussi subiraient les conséquences d'une rupture de la digue !

Un séisme ne prévient pas : les graves négligences commises par EDF auraient pu conduire à une catastrophe nucléaire majeure et menacer des milliers de personnes.

Les associations Réseau "Sortir du nucléaire", Frapna Drôme Nature Environnement, SDN Sud-Ardèche, Stop Nucléaire Drôme-Ardèche et Stop Tricastin ont porté plainte le 30 novembre 2018 contre EDF et son directeur de la direction du parc nucléaire et thermique pour risques causés à autrui et retard dans la déclaration d'incident. Le 25 janvier 2021, le Parquet de Paris a informé les associations que leur plainte avait fait l'objet d'un classement sans suite et ce, en dépit d'un procès-verbal d'infraction accablant dressé par l'ASN.

Nous avons saisi directement le tribunal de Valence afin que ces faits ne restent pas impunis. L'affaire sera examinée le 1er février 2024, à 15h30.


L’eurodéputée écologiste Michèle Rivasi est décédée  

Michèle Rivasi est décédée soudainement à Bruxelles à l’âge de 70 ans. Élue au Parlement européen depuis 2009, elle avait été une figure de la lutte contre le nucléaire et les pesticides.                                             La nouvelle a été soudaine. L’eurodéputée écologiste Michèle Rivasi est décédée à 70 ans d’une crise cardiaque mercredi 29 novembre dans la matinée, à Bruxelles. Cela faisait quatorze ans qu’elle exerçait son mandat de députée européenne. Originaire de la Drôme, elle avait été députée du département de 1997 à 2002 et conseillère municipale de Valence de 2008 à 2020. Elle était aussi professeure agrégée de sciences naturelles.       Militante écologiste de longue date, Michèle Rivasi s’est fait connaître en créant la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad), en 1986, afin de mener des mesures de la radioactivité en France après l’accident de Tchernobyl. Elle ne croyait pas à la version officielle affirmant que le nuage radioactif n’avait pas atteint la France.                Elle a dénoncé le rôle des lobbies                                                Outre le nucléaire, elle luttait en tant que députée européenne contre la réautorisation du glyphosate et contre les pesticides de synthèse en général. Elle a dénoncé le rôle des lobbies et s’est impliquée sur les questions de santé.Depuis la crise sanitaire du Covid-19, elle contestait notamment l’opacité des contrats conclus entre l’Union européenne et les laboratoires pharmaceutiques pour l’approvisionnement en vaccins. Mais elle a aussi questionné l’efficacité des vaccins, et fréquenté le mouvement « anti-vaccin ». Elle se disait plutôt « vaccin-critique ».                                   L’eurodéputée écologiste Marie Toussaint a aussitôt réagi, saluant celle qui « fit partie de celles qui ont ouvert la porte aux femmes en politique, qui leur ont dit, qui nous ont dit : "C’est possible, n’abandonnez jamais" ». Elle souligne son combat « contre l’opacité et le mensonge » tout en ajoutant que « nous n’étions pas d’accord sur tout ».                                          Contactée par Libération, la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, s’est dite « sous le choc ». Elle a salué sur X « une grande dame de l’écologie politique.                                                              L’association de défense de l’environnement Générations futures a aussi souligné son combat pour la santé environnementale dans un communiqué envoyé à la mi-journée : « Toujours présente, toujours engagée, sans jamais en rabattre sur ses exigences et sans faiblesse face aux puissants. »          Son équipe parlementaire s’est exprimée dans l’après-midi. « Michèle Rivasi a consacré sa vie à la protection de la biodiversité et de notre santé, au combat pour la transparence de nos institutions dans l’intérêt des citoyens européens, a-t-elle écrit. Ses collègues et son équipe saluent son courage, son intégrité et sa proximité avec les gens. Ses qualités de cœur, jusqu’au bout. Article de REPORTERRE du 29/11/2023 


     

Prolongation des réacteurs nucléaires : l'ONU soupçonne la France d'avoir violé la Convention ESPOO l

Communiqué de GREENPEACE  le 5 octobre 2023

 Dans une décision rendue le 22 septembre 2023, le comité d’application des Nations Unies de la Convention sur l’évaluation de l’impact sur l’environnement dans un contexte transfrontière(dite convention “Espoo”) a décidé d’ouvrir une procédure contre la France en raison d’une “profonde suspicion de non-respect par la France de ses obligations”, compte tenu notamment de l’ampleur des travaux envisagés pour la prolongation des réacteurs et de leur coût.                                                                                             Une audition de la France par le comité Espoo aura lieu entre le 18 et le 21 juin 2024.Cette décision intervient après une saisine du comité Espoo par Greenpeace France le 9 mars 2020. L’association reproche à la France de procéder à la prolongation de la durée de vie de 32 réacteurs nucléaires sans étude d’impact environnementale et sans consultation transfrontière des pays voisins, comme cela est pourtant exigé par la convention.                                                                                                                                 “Aussi aberrant que cela puisse paraître, la prolongation de la durée de vie des réacteurs nucléaires ne passe pas automatiquement par une étude d’impact environnementale, alors que la plupart des industriels en France ne peuvent pas s’épargner cette étape", déclare Laura Monnier, Responsable juridique à Greenpeace France.                                                                                                    La prolongation de la durée des centrales constitue un enjeu majeur, et les pays transfrontaliers devraient être informés des impacts environnementaux et humains que cela pourrait entraîner.”Actuellement, c’est l’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN) – en charge de la sûreté et aucunement des évaluations environnementales – qui décide s’il faut procéder ou non à une étude d’impact. Aussi, aucune étude d’impact n’a été produite dans le cadre de l’enquête publique fin 2022 portant sur la première prolongation de la durée de vie de centrale nucléaire (Tricastin).                                                                                                                                       NB: Voir l'article de OUEST FRANCE à la rubrique "Revue de presse"                                                                                                                                         

SOLIDARITÉ TRICASTIN/BUGEY

 Dimanche 22 octobre, à l'appel de la Coordination Anti- Nucléaire, des organisations antinucléaires et pour la protection del'environnement ont organisé plus de 20 actions dans toute la France pour s'opposer à la relance de la filière nucléaire et dénoncer les pollutions de l'industrie du nucléaire surnos territoires et nos ressources.                                        Pour notre part nous avons choisi d'aller à Lyon à la manif organisée par les copains de STOP BUGEY, soutenus par Le réseau SORTIR DU NUCLÉAIRE, les élus régionaux EELV et GREENPEACE pour leur témoigner notre solidarité dans leurs combats qui sont les mêmes que les notres : arrêt des vieux réacteurs qui ont dépassé les 40 ans et refus des EPR2.         Nous étions une centaine sur le pont Wilson sous le soleil et dans la bonne humeur, à dire que nous ne lacherons rien.

   Compte-Rendu de la réunion publique de la CLIGEET du 26/09/2023: 

Enjeux et impacts des évolutions climatiques sur les intallations nucléaires du Tricastin 

Une centaine de personnes étaient présentes à cette réunion publique ce qui est modeste par rapport aux enjeux sur l'eau dans notre région .

Une nouvelle formule basée sur un systéme de trois tables rondes successives où siégeaient des représentants d'EDF, d'ORANO, de L'ASN et des différentes organisations de la ClIGEET(avec Roland Desbordes de la CRIIRAD ) a été testé , la parole n' a été donnée à la salle qu'à la fin pendant trois quart d'heure environ…

NB:Dans le débat il a été fait réference plusieurs fois au rapport de la Cour des Comptes sur" l'adaptation des centrales nucléaires aux consequences du changement climatique "présenté au Sénat le 21 mars 2023 .Rapport trés intéressant de 90 pages que vous trouverez sur internet.

La réunion a commencé par un exposé d'une demi-heure du directeur de région de Météo-France qui nous a juste retransmis les élements clés du GIEC sur le réchauffement climatique , sans aucune information sur la vallée du Rhône…

Les problèmes liés au réchauffement de l'air ont été rapidement traités, le plan "Grands Chauds " mis en place après la canicule de 2003 briévement rappelé :remplacement des matériels les plus sensibles à la chaleur et mise en place de climatiseurs pour le personnel (système contesté par Roland Desbordes , arguant que la chaleur rejetée réchauffait l'air extérieur).

Sachant que chaque réacteur de la centrale du Tricastin qui fonctionne en circuit ouvert utilise 50m3 d'eau/s, les besoins en eau annuels sont d' environ 5 milliards de m3. Hors, d'aprés les travaux de l'agence de l'eau Rhône/Alpes-Provence –Corse le débit d'étiage du fleuve Rhône devrait diminuer de -30% à l'horizon 2050.

Nous attendions avec beaucoup d'intéret de voir comment EDF envisageait de réduire ses besoins en eau , tout en maintenant son niveau de production. Nous avons été largement décus , beaucoup de généralités ont été dites , de vagues idées de reflexions sur d'éventuels projets , mais rien de concret n'a été annoncé .

Revue des réponses à nos questions concrétes posées en fin de scéance :

Q: Qu'en est il du plan ADAPT dont la vocation est d'expertiser les fragilités du parc nucléaire existant au regard des conséquences du changement climatique à un horizon 2050, de mettre en oeuvre des mesures d'adaptation pour remédier à ces fragilités puis de déployer un mécanisme de suivi?

R: On y travaille ,des" informations ?" seront transmises à chaque centrale d'ici 2025…

Rien sur le contenu pour Tricastin

Q: Allez vous installer des tours aéroréfrigerantes comme l'a annoncé le président Macron lors de son discours sur "le Plan eau "à Savines le lac (hautes -Alpes) le 30 mars 2023 ?

R : Nous y réfléchissons, des tests sont en cours, ce seraient des mini-tours , utilsées en cas d'urgence, compte-tenu du peu de place et du budget…

Q : Si l'étiage du fleuve est trop bas le rejet des effluents chimiques et radiologiques ne peut être effectué à cause d'un niveau de dilution trop faible , le rapport de la Cour des Comptes signale que fréquemment les capacités de stockage sont "limites", qu'en est il à Tricastin?

R: on s'adaptera…

Q: Allez vous continuer comme l'année derniére à demander de plus en plus fréquemment des dérogations vous permettant de rejeter de l'eau jusqu'à 30°C en aval de la centrale avec tous les riques pour la biodiversité ?

R : On fait de notre mieux pour les limiter et on surveille les eaux du Rhône en aval…

Q:Dans son rapport la cours des comptes estime que "l'existence de seuils de tempeératures pour les rejets des centrales est essentielle mais la fixation des valeurs est ancienne et mérite d'être intérrogée".

C'est bien sûr la solution de facilité , avec le changement climatique , tout augmente , les poissons n'ont qu'a faire leur part eux aussi…

Est il en visagé une réevaluation des seuils de températures ?

R : L'ASN a répondu que ce n'était pas envisagé, pour l'instant à Tricastin .Et que toute modification de cet ordre serait discutée en amont au sein de la CLIGEET…

En conclusion il semble donc qu'EDF explore certaines innovations mais sans perspectives opérationnelles à ce stade pour limiter la consommation d'eau au Tricastin et ailleurs.

LA PRÉVISION EST UN ART DIFFICILE , SURTOUT QUAND ELLE CONCERNE L'AVENIR…

     50 ANS POUR TRICASTIN 1, OU LA FUITE EN AVANT D'EDF

                        Communiqué de presse du Collectif STOP TRICASTIN le 1/09/2023

L'indisponibilité des EPR , l'insuffisance du développement des ENR et la pénurie énergétique avec la guerre en UKRAINE, ont incité le gouvernement et EDF à prolonger au maximum les vieux réacteurs dans le cadre de son vaste plan de relance de la production d'électricité.

Dans ce contexte EDF a reçu l'aval de l'Autorité de sûreté nucléaire pour poursuivre l'exploitation du réacteur numéro 1 de la centrale de Tricastin au-delà de 40 ans, sa durée théorique de fonctionnement maximal.





En 2021, l'ASN avait ouvert avec un avis générique la « perspective d'une poursuite de fonctionnement » jusqu'à 50 ans pour les 32 réacteurs les plus anciens, ceux d'une puissance de 900 mégawatts (MW). Tout cela sous réserve de la quatrième visite décennale, réacteur par réacteur.

L'ASN a donc demandé à EDF de réaliser la majeure partie des améliorations de sûreté (tranche A) lors de la visite décennale des 40 ans, la « VD4 » qui a eu lieu du 1er juin au 23 décembre 2019.

Les autres améliorations (tranche B) devront être réalisées au plus tard 6 ans après la remise du rapport de conclusion du réexamen. Pour cette raison, certains travaux ont déjà été réalisés et d'autres seront réalisés avant fin 2026. Ces travaux devant amener ce vieux réacteur au niveau de sûreté des nouveaux réacteurs EPR.

il est surprenant qu'il s'écoule 6 ans entre le 4ème réexamen périodique et la fin des travaux. Le cinquième réexamen ne sera pas loin au moment où l'ensemble des investissements liés au 4ème sera achevé... En fait EDF a négocié avec l'ASN des délais; les impératifs industriels ont donc pris le dessus sur la sûreté.

Le réacteur n°1 de Tricastin présente de graves déficits en matière de sûreté au regard des exigences françaises et internationales appliquées à l'heure actuelle et les conséquences d'un l'accident seraient considérables, mettant en péril les riverains, l'environnement et l'économie locale :

  • La cuve est fragilisée par une vingtaine de fissures dont nous ne connaissons pas l'évolution depuis 40 ans qu'elles existent. L'introduction d'hafnium, un matériau absorbeur de neutrons, dans les assemblages du réacteur de Tricastin 1, en face des zones de la cuve les plus irradiées par les neutrons, permettant de réduire la fluence neutronique (flux de neutrons intégré dans la durée de fonctionnement du réacteur) reçue par la cuve et donc de réduire la fragilisation de la cuve sous irradiation n'est pas ne garantie absolue. Même si l'ASN a validé la cuve de Tricastin lors du 4 ième réexamen périodique, des experts indépendants ont des doutes sur la tenue de la cuve.

  • La piscine BK (bâtiment combustible) n'a pas été « bunkerisée « comme pour l'EPR, le niveau de sûreté de cette piscine restera, en écart notable avec les principes de sureté́ qui seraient appliqués à une nouvelle installation. Dans le contexte contemporain, la résistance des piscines de combustible usé et très radioactif face au risque de chute d'un avion ou d'un attentat terroriste est critique. Elles n'ont pas été conçues pour résister à des actes de malveillance . Pourtant, le confinement des piscines de combustible situées au pied de chaque réacteur nucléaire n'est pas prévu à Tricastin. À la place, l'ASN et EDF se sont accordés sur la mise en place de mesures complémentaires pour compenser une perte d'eau froide en cas de brèche et de dénoyage de la piscine, c'est un dispositif de refroidissement mobile qui sera amené sur site par la FARN (Force d'Action Rapide Nucléaire) et qui prélèvera l'eau nécessaire dans la nappe souterraine. Il s'agit là d'une « mesure compensatoire » qui n'offre absolument pas les mêmes garanties qu'une enceinte de confinement.

  • L'impact du séisme du TEIL sur la définition de l'aléa sismique du site nucléaire du Tricastin n'est pas connu à ce jour. La digue en terre du canal de Donzère – Mondragon est fragile, elle a été consolidée à plusieurs reprises, mais est ce suffisant ? Résistera-t-elle à un nouveau séisme supérieur à celui du Teil ? Que se passerait-il si les réacteurs étaient noyés, entrainant une fonte des cœurs comme à Fukushima ? Tous les équipements d'un réacteur sont dimensionnés pour résister à un niveau de séisme défini. Dans le cas où le niveau de séisme serait relevé après les travaux en cours de l'IRSN et du CNRS, il faudra aussi contrôler si les équipements du réacteur peuvent  résister à ce nouveau niveau de séisme. Cela aurait du être fait avant la décision de prolongation à 50 ans pour des raisons évidentes de sûreté.                                                                                                                                             
  • En cas d'accident avec fusion du cœur du réacteur comme à Fukushima, l'installation d'un « stabilisateur de corium » (dispositif en fond de réacteur pour étaler à sec le cœur fondu sur le radier dans le bâtiment réacteur avant son renoyage passif par l'eau stockée dans les puisards) devrait permettre d'éviter le percement du radier... Nous n'avons aucune garantie de la résistance et de l'efficacité de ce stabilisateur de corium expérimental qui a seulement été testé en laboratoire. Comment va-t-il résister à la chaleur d'un magma de 2500 à 3000 degrés résultant de la fusion des éléments du coeur qui peut faire fondre l'acier et le béton, percer la cuve et le radier avant d'amorcer sa descente dans le sol géologique et vers la nappe phréatique avec un risque majeur d'explosion ?

Derniére anomalie, EDF et l'ASN ont estimé inutile une évaluation environnementale en indiquant que les modifications et travaux effectués pendant la VD4 amélioraient la protection des intérêts mentionnés à l'article L.593-1, dont font partie la nature et l'environnement.

Pour EDF la prolongation à 50 ans du réacteur n°1 du Tricastin était un enjeu majeur, car c'est la "tête de pont " d'une série de 32 réacteurs de 900MW.
Mais au vu des défauts de sa cuve, des incertitudes et des risques, le réacteur n° 1 de Tricastin n'aurait pas du recevoir l'autorisation de fonctionner au-delà de la 4e visite décennale.

L'ASN a demandé à EDF d'étayer «rapidement» la prolongation des centrales nucléaires à 60 ans et au-delà.

L'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a demandé à EDF de lui transmettre «rapidement» des éléments permettant de justifier au regard de la sûreté l'hypothèse d'une prolongation des réacteurs actuels «jusqu'à 60 ans et au-delà», selon un avis publié le 14/06/2023. Dans cette perspective, «l'ASN a demandé qu'EDF justifie de manière anticipée l'hypothèse d'une poursuite du fonctionnement des réacteurs actuels jusqu'à 60 ans et au-delà, d'ici fin 2024», avant une prise de position de l'ASN fin 2026.

L'ASN a notamment identifié deux sujets techniques qui doivent être analysés prioritairement par EDF : 

-Démontrer notamment la capacité des équipements tels que les enceintes de confinement et les cuves des réacteurs à assurer leur fonction . Des équipements essentiels en raison du fait qu'ils ne sont pas remplaçables.

-Le deuxième sujet concerne le site de Cruas, en Ardèche. Selon l'ASN, «la prise en compte du retour d'expérience du séisme survenu au Teil», en Ardèche, «le 11 novembre 2019 nécessite des investigations complémentaires», en cours à EDF, «afin de mieux caractériser la géologie» du site. De magnitude 5,4 sur l'échelle de Richter, «ce séisme, situé dans la même zone sismique que le site de Cruas et du Tricastin a mis évidence la présence de failles qui n'étaient pas forcément considérées comme actives, et qui ont créé une rupture, se propageant jusqu'à la surface du sol». «S'il y a une faille qui passe sous le site nucléaire, et qu'il n'est pas exclu qu'elle puisse se propager au sol, cela pose des problématiques de résistance qui n'ont pas été examinées jusque-là», d'aprés Julien Collet, directeur général adjoint de l'ASN. Les résultats seront connus seulement en 2026 d'après l'IRSN.

Outre ces deux sujets, l'impact du changement climatique devra être pris en compte.

Comme l'avait indiqué au Sénat le 17/O5/2022 le président de l'ASN, Bernard Doroszczuk, la prolongation des réacteurs ne doit pas être la variable d'ajustement pour la fourniture utile d'électricité, la sûreté doit primer.

Mais jusqu'où iront- ils, 50, 60, ou 80 ans ?  




MALGRÉ LA VINGTAINE DE FISSURES SUR SA CUVE , L'ASN VIENT DE DONNER SON FEU VERT À LA PROLONGATION À 50 ANS DU RÉACTEUR N°1 DU TRICASTIN 

Note d'information du public

L'ASN encadre la poursuite de fonctionnement du réacteur 1 de la centrale nucléaire Tricastin à l'issue de son quatrième réexamen périodique.

L'ASN a adopté le 29 juin 2023 une décision qui fixe les prescriptions encadrant la poursuite de fonctionnement du réacteur 1 de la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme). Ce réacteur est le premier réacteur du parc nucléaire français sur lequel l'ASN prend position à l'issue de sonquatrième réexamen périodique, soit après environ 40 années de fonctionnement.

Le code de l'environnement impose que l'exploitant d'une installation nucléaire de base réalise tous les dix ans un réexamen périodique de son installation, à l'issue duquel l'ASN prend position sur les conditions de la poursuite du fonctionnement de l'installation.En 2021, l'ASN avait pris position sur la phase générique du quatrième réexamen périodique des réacteurs de 900 MWe, qui portait sur les points communs à tous ces réacteurs. L'ASNavait considéré que l'ensemble des dispositions prévues par EDF et celles qu'elle avait prescrites ouvraient la perspective d'une poursuite de fonctionnement de ces réacteurs pourles dix ans qui suivent leur quatrième réexamen périodique.

Pour le réexamen périodique du réacteur 1 de la centrale du Tricastin, EDF a pris en compte les spécificités de ce réacteur, celles de son site d'implantation ainsi que les résultats descontrôles réalisés, notamment lors de la visite décennale du réacteur en 2019.Les améliorations de sûreté prévues par EDF dans le cadre de ce réexamen ont fait l'objet d'une enquête publique du 13 janvier 2022 au 14 février 2022, qui s'est conclue par un avis favorablede la commission d'enquête.L'ASN considère que les conclusions du quatrième réexamen périodique du réacteur, les actions prévues par EDF et celles prises en réponse à la décision de l'ASN sur la phasegénérique du réexamen permettent d'atteindre les objectifs fixés pour ce réexamen périodique.

Dans sa décision, l'ASN encadre la poursuite de fonctionnement du réacteur 1 de la centrale nucléaire du Tricastin par des prescriptions complémentaires portant sur le niveau de l'aléa sismique et les situations de canicule que l'exploitant retient dans la démonstration de sûreté.

Pour en savoir plus :https://www.asn.fr/l-asn-informe/actualites/poursuite-de-fonctionnement-du-reacteur-1-de-la-centrale-nucleaire-du-tricastin

               EPR2 , LE FORCING D'ÉLUS DE LA VALLÉE DU RHÔNE POUR LE TRICASTIN 


C e mercredi 19 avril nous nous sommes invités au rassemblement organisé a Bollène par un Collectif, « qui fédère douze associations du Gard rhodanien « .Un rassemblement où étaient invités à se manifester des « élus de tous bords, des chefs d'entreprise et des salariés, les associations et tous les citoyens de nos territoires, Drôme, Ardèche, Vaucluse, Gard ». La présidente Les Républicains de la Drôme, Marie-Pierre Mouton, et Jean-Michel Catelinois, le maire de Saint-Paul-Trois-Châteaux, la commune de la centrale de Tricastin y étaient…

Nous avons souhaité prendre la parole pour exposer les raisons de notre refus des EPR 2 au Tricastin mais cela nous a été refusé, drôle de conception du débat démocratique…Seuls les médias locaux nous ont prêté attention. 

 Ce fut l'occasion d''étrenner notre nouvelle banderole rouge

      Lettre ouverte du collectif STOP TRICASTIN aux élus drômois et ardèchois


         Pour un avenir 100% énergies renouvelables

Des élus en vallée du Rhône veulent prolonger l'aventure nucléaire sur notre territoire et font du forcing auprès d'EDF pour obtenir que le site du Tricastin soit choisi pour l'implantation de la troisième paire d'EPR2.

À ce jour les réacteurs EPR sont un fiasco industriel et économique et l'argument de la lutte contre le changement climatique pour promouvoir la filière est un leurre.

Trop lent, trop lourd, trop cher et trop compliqué le
« nouveau nucléaire » ne sauvera pas le climat.
Les EPR2 à Tricastin ce serait pour les années 2040/2045 alors que nous sommes en urgence climatique.

Est il bien raisonnable de supplier EDF d'implanter deux EPR 2 au TRICASTIN, situé en zone sismique active et inondable ?
Le risque existe déjà avec les 4 réacteurs actuels, pourquoi vouloir le prolonger encore pendant 60 ans supplémentaires !

Le contexte:

La digue du canal de Donzère-Mondragon qui refroidit les réacteurs est en terre, elle a résisté en 2019 à un tremblement de terre de force 5,4 sur l'échelle de Richter, mais qui nous dit qu'elle résisterait à un nouveau séisme de force 7 ?

De plus la digue du canal de Donzère-Mondragon est une digue en terre fragilisée qui a été réparée par EDF en 2017 (4 réacteurs à l'arrêt pendant 3 mois à la demande de l'ASN) de façon incomplète puisque l'ASN a demandé que ces travaux soient repris et complétés avant fin 2022 (les travaux viennent juste de s'achever).

La centrale est en contre-bas du canal, à 6m en dessous du plan d'eau , en cas de rupture de la digue ce sont des milliers de m3/s d'eau qui débouleraient sur la centrale, les 4 réacteurs seraient noyés et nous serions potentiellement dans la même situation qu'à FUKUSHIMA. Et ce n'est pas une vue de l'esprit,un délire de militants écologistes, ce risque est aussi admis par l'ancien président de l'ASN (2012-2018) Pierre Franck Chevet dont voici la déclaration sur Tricastin lors d'une interwiew en 2018 citée dans le livre de Thierry Gadault, et Hugues Demeude NUCLÉAIRE, DANGER IMMÉDIAT :

"En cas de seisme fort on pourrait aller vers une situation avec 4 réacteurs simultanés en fusion, qui ressemble potentiellement à un accident de type Fukushima."

Des risques bien réels

En cas d'incident grave ou d'accident les habitants de nos départements seront tous évacués, les emplois seront perdus, les cultures bio contaminées, les maisons et les commerces abandonnés et il n'y aura jamais de retour à la normale.

Cap sur les énergies renouvelables

Notre région bénéficie d'un potentiel exceptionnel en matière d'énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse, hydraulique et géothermie) et une bonne partie des travailleurs du nucléaire pourraient utiliser leurs compétences et leur savoir faire dans le développement de nouvelles filières énergétiques permettant de fournir de l'électricité décarbonnée et d'accroitre notre indépendance énergétique.

Plutôt que de s'associer à la fuite en avant d'EDF, il vaudrait mieux travailler à une véritable transition énergétique pour faire de notre territoire, un territoire modèle en la matière.


Montélimar le 3 avril 2023

Plus de 4OOO personnes ont déjà signé la pétition que nous venons de lancer contre l'implantation d'EPR2 au Tricastin .Nous devons stopper le rouleau compresseur macronien sur le "nouveau nucléaire".

SOUTIEN AUX MILITANTS DE GREENPEACE  JUGÉS AU TRIBUNAL DE VALENCE LE 13 /01/ 2023 

 Le 16 novembre 2021 des militants de Greenpeace avaient mené une action sur le site d'Orano à Pierrelatte,à deux pas de la centrale nucléaire du Tricastin. Ils avaient bloqué avec un camion sur la voie ferrée un centre ORANO de stockage de déchets radioactifs d'où partent des convois d'uranium usé vers la Sibérie.Ils cherchaient à perturber le chargement d'un train avec de l'uranium usé (ou uranium de retraitement), dont le contenu doit être envoyé en Russie après un transfert par Dunkerque. Greenpeace voulait dénoncer la reprise discrète de ces exportations, qui avaient été interrompues en 2010 à l'issue d'une campagne de mobilisation déjà menée par elle même.

Nous étions ce matin au Tribunal de Valence oú étaient jugés ces militants .Nous avons assisté à l'audience qui a duré une heure , la procureure a réclamé des amendes de 500 a 1000 euros, Orano 1 euro symbolique et 1400 euros de frais d'huissier ;leur avocat a plaidé efficacement la relaxe pour une action non violente qui dénonçait des trafics de déchets radio actifs vers la Russie.

Le jugement sera rendu le 24 février prochain.

                    ENQUÊTE PUBLIQUE POUR LE RÉACTEUR 2 DU TRICASTIN 

                Remise de notre contribution aux commissaires enquêteurs ce samedi 10 décembre

                                    à la mairie de Saint Paul Trois Châteaux

                     Notre contribution à l’enquête publique sur le réacteur 2 du  Tricastin  

         La visite décennale des 40 ans du réacteur 2 de la centrale du Tricastin  s’est déroulée du 5/02 au 26/07 de l’année 2021. Durant cette VD4 seulement une partie des améliorations de sureté a été déployée.
EDF ayant remis son rapport de conclusion de réexamen du réacteur à l’ASN, l’enquête publique doit permettre au public de se prononcer sur les conditions de la poursuite de son fonctionnement à l’issue du réexamen. 

Un important bémol cependant L’ASN demande à EDF de réaliser la majeure partie des améliorations de sûreté lors de la visite décennale de chaque réacteur, mais les autres améliorations devront être réalisées au plus tard 5 ans après la remise de ce rapport. Ce délai est porté à 6 ans pour les 7 réacteurs, dont la remise du rapport de conclusion du réexamen est antérieure à 2022 (Tricastin2 par exemple)

En clair cela veut dire qu’ EDF a  négocié des reports dans le cadre de la VD4. Les travaux de mise aux normes vont se dérouler en deux phases: 

-Une phase A au début de la visite décennale

- Une phase B qui s'étale sur 6 ans étant donné la quantité importante de modifications à réaliser et l’incapacité industrielle et économique d’EDF à les faire en une seule fois.

Compte tenu de la cascade des VD4 , de l'importance des travaux de maintenance sur les quatre réacteurs de la centrale et de la limite des moyens humains et financiers à mettre en oeuvre notamment au regard des problématiques de corrosion sous contrainte , il y a un risque de non atteinte des objectifs fixés par l'ASN en phase B avec un programme industriel aussi chargé. 

 Selon les calculs de la CRIIRAD, à l’issue de ces travaux, les réacteurs 900 MW auront tous dépassé 45 ans de fonctionnement !

 

En cas d’incident grave ou d’accident au Tricastin, toute la région serait évacuée, nos maisons, nos jardins, nos commerces, nos champs et nos vignes contaminés.
La vallée du Rhône serait sinistrée et l’axe Paris Lyon Marseille coupé sans retour à la normale possible comme l’ont montré Tchernobyl et Fukushima. 

Or de notre point de vue la prolongation de ce vieux réacteur n’est pas souhaitable car des barres combustibles sont restées bloquées au dessus de la cuve du réacteur pendant leur remplacement  à plusieurs reprises avant leur transfert dans la piscine des combustibles usés. Et EDF ne peux pas garantir  à ce jour que cela ne se reproduira pas…

Selon la CRIIRAD Il s’agit d’un incident très rare au niveau mondial. Il s’est pourtant produit trois fois  sur le réacteur  2 du site du Tricastin en 2008, 2009 et 2019 : “Ce genre de situation est dangereuse dans la mesure où débloquer l'élément combustible peut se révéler très délicat. Lors du premier incident, le personnel  de la centrale a dû réaliser cette intervention dans des conditions de danger élevées, dans la crainte que l'assemblage coincé ne chute intempestivement, ce qui pourrait s'avérer gravissime.” 

 

 

         Shéma ASN 2008

En effet si une barre de combustible tombait et se fracassait  au fond de la cuve  en libérant les pastilles d’oxyde d’uranium, il y aurait un risque de  début de réaction en chaîne dans le réacteur. Des gaz radioactifs pourraient se relâcher dans l'eau de la cuve, voire dans l'atmosphère du réacteur. Et dans la pire hypothèse, des gaz radioactifs pourraient filtrer à l'extérieur car l'enceinte de confinement en béton  du réacteur numéro 2 n'est plus parfaitement étanche après 40 années d’usage .

 

 

 La succession de ce type incidents en un laps de temps aussi court, souligne immanquablement un dysfonctionnement et remet en cause la capacité D’EDF d’effectuer une maintenance correcte de ses installations .

 À cela il faut ajouter les incidents qui surviennent régulièrement sur ce réacteur N2(36 incidents relevés par l’ASN entre 2010 et 2020)  ce qui rend le risque d’accident de plus en plus probable. 

 

       Nos critiques sur les modalités de cette Enquête Publique

  Le périmètre de l’enquête publique, défini par le préfet de la Drôme, est de
5 km autour de la centrale alors que le PPI (zone à évacuer en cas d’incident, vient d’être porté à 20 km) ce qui est notoirement insuffisant, à Tchernobyl et Fukushima les nuages radio-actifs ont parcouru des centaines de km.

   En outre les études menées régulièrement par l’IRSN sur l’image du nucléaire autour des centrales met en évidence le fait que plus on habite près du site et plus on est favorable au nucléaire (emplois et retombées économiques). 

  EDF et l’ASN ont estimé inutile une évaluation environnementale en indiquant que les modifications et travaux effectués pendant la VD4 amélioraient la protection des intérêts mentionnés à l’article L.593-1, dont font partie la nature et l’environnement. 

 

Pourquoi nous ne croyons pas que les améliorations de sureté faites par EDF pendant la VD4 sont suffisantes pour permettre la poursuite du fonctionnement du réacteur n°2 : 

1-  L’impact du séisme du TEIL sur la définition de l’aléa sismique du site nucléaire du Tricastin n’est pas connu à ce jour. La digue en terre du canal de Donzère – Mondragon est fragile, elle a été consolidée à plusieurs reprises, mais est ce suffisant ? Résistera-t-elle à un nouveau séisme supérieur à celui du Teil ? Que se passerait-il si les réacteurs étaient noyés, entrainant une fonte des cœurs comme à Fukushima ? ( Cf Pierre Franck CHEVET , président de l’ASN dans le livre NUCLÉAIRE , DANGER IMMÉDIAT )

          Tous les équipements d'un réacteur sont dimensionnés pour résister à un niveau de séisme défini. Dans le cas où le niveau de séisme serait relevé après les travaux en cours de l’IRSN et du CNRS, dont les résultats seront seulement connus à partir de  2023 peut -être, il faudra aussi contrôler si les équipements du réacteur résisteront à ce nouveau niveau de séisme. Cela devrait être fait avant la décision éventuelle de prolongation à 50 ans pour des raisons évidentes de sureté. 


   2-En cas d’accident avec fusion du cœur du réacteur comme à Fukushima, l’installation d’un   « stabilisateur de corium » (dispositif en fond de réacteur pour étaler à sec le cœur fondu sur le radier dans le bâtiment réacteur avant son renoyage passif par l’eau stockée dans les puisards) devrait permettre d’éviter le percement du radier... 

     Nous n’avons aucune garantie de la résistance et de l’efficacité de ce stabilisateur de corium expérimental qui a seulement été testé en laboratoire. Comment va-t-il résister à la chaleur d’un magma de 2500 à 3000 degrés résultant de la fusion des éléments du coeur qui peut faire fondre l’acier et le béton, percer la cuve et le radier avant d’amorcer sa descente dans le sol géologique et vers la nappe phréatique avec un risque majeur d’explosion ? 

3-Les piscines BK ne sont pas bunkérisées

Dans le contexte contemporain, la résistance des piscines de combustible usé et très radioactif face au risque de chute d’un avion  ou d’un attentat terroriste  est critique. Elles  n’ont pas été conçues pour résister à des actes de malveillance (du type chute d’avion, missiles, etc).

 Alors qu’elles peuvent contenir jusqu’à plusieurs centaines de tonnes de combustible encore très chaud et radioactif, elles ne sont ni dotées d’une enceinte de confinement ni d’une coque avion. Une brèche dans la paroi d’une piscine peut provoquer une catastrophe nucléaire majeure, avec des conséquences très lourdes pour les populations et l’environnement, pouvant même être supérieures aux conséquences d’un accident sur un réacteur. 

Pourtant, le confinement des piscines de combustible situées au pied de chaque réacteur nucléaire  n’est pas prévu à Tricastin.  À la place, l’ASN et EDF se sont accordés sur la mise en place de mesures complémentaires pour compenser une perte d’eau froide en cas de brèche et de dénoyage de la piscine, c’est un dispositif de refroidissement mobile  qui sera  amené sur site dans les 48h par la  FARN (Force d’Action Rapide Nucléaire) et qui prélèvera l’eau nécessaire dans la nappe souterraine. Il s’agit là d’une « mesure compensatoire » qui n’offre absolument pas les mêmes garanties qu’une enceinte de confinement

      4-L'absence de problèmes liés à la corrosion sous contrainte       (CSC) n'est pas prise en compte par EDF

     EDF a révélé en févriér 2022 des problèmes de corrosion sous contrainte, avec risque de fissures,  sur deux circuits concernant la sureté des réacteurs nucléaires, les circuits RIS et RAA qui participent à l'accomplissement de trois fonctions de sureté: maîtrise de la réaction en chaine, refroidissement du combustible nucléaire, confinement de la radioactivité

Le réacteur Tricastin 2 est donc susceptible d'être soumis au même phénomène de corrosion sous contrainte  sur les deux circuits RIS et RRA dont le bon fonctionnement est vital pour la sûreté du réacteur. Mais cela n'est pas pris en compte dans la VD4.

Cela signifie que le dossier de Tricastin 2 soumis à l'enquête publique ne correspond pas à l'état actuel de ce réacteur du point de vue de la sûreté nucléaire. 
Les contrôles sont annoncés courant 2023 bien après la conclusion de l'enquête publique , ce qui nous paraît anormal et inquiétant.

 

5-Des travailleurs sous traitants aux conditions de travail dégradées

Au moment où ces installations vieillissantes devraient être soigneusement contrôlées les travailleurs du nucléaire qui en ont la charge n'ont plus les moyens de le faire compte tenu de la dégradation de leurs conditions de travail.

80% des activités du nucléaire : logistique, maintenance, nettoyage, décontamination sont assurées par des salariés sous-traitants mais les conditions de travail ne sont pas équilibrées et justes entre les employés de la sous-traitance et les employés statutaires (personnel d'EDF ou d'Orano). La relation entre le donneur d'ordre et ses sous-traitants est viciée par le fait que l'approche du donneur d'ordre est aujourd'hui essentiellement comptable. Cette stratégie pousse l'ensemble des exploitants et certains grands groupes à la généralisation d'un nucléaire « low cost ».

Sélectionner un sous-traitant en fonction du prix met une pression sur la formation, la rémunération et l'emploi des salariés de ces entreprises. Si les conditions de travail se détériorent il peut y avoir des défaillances qui, à force, posent problème dans un secteur où il faut réduire au maximum le risque. La sûreté nucléaire des installations comme des citoyens va de pair avec la sécurité des travailleurs.

  

     Dans le monde, l'éolien et le solaire            dépassent le nucléaire

En 2021, les énergies solaire et éolienne ont continué à distancer le nucléaire mondial, selon un rapport de référence. Pour la première fois, elles dépassent la part d'énergie nucléaire produite.

« Les énergies renouvelables marginalisent l'énergie nucléaire. » Voilà l'une des principales conclusions présentées dans la dernière mouture du World Nuclear Industry Status Report 2022 (WNISR), confirmant une tendance déjà soulignée en 2021. La dernière édition de ce rapport de référence, qui décrit chaque année l'état de l'énergie nucléaire dans le monde, a été présentée le 5 octobre, lors d'une conférence de presse où les énergies renouvelables ont été qualifiées comme étant « la solution ».

Le rapport paraît dans un contexte bien particulier : la crise énergétique induite par l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 24 février dernier. Les auteurs ont ainsi décidé, pour la première fois, d'inclure à leur travail un chapitre intitulé « Énergie nucléaire et guerre ». Celui-ci n'est guère réjouissant : alors que la centrale nucléaire de Zaporijjia(Ukraine), la plus puissante d'Europe, a partiellement continué à fonctionner jusqu'au 11 septembre malgré son occupation par les troupes russes, et que Vladimir Poutine a revendiqué son annexion le 5 octobre, les auteurs rappellent qu'aucune « centrale nucléaire au monde n'a été conçue pour opérer dans des conditions de guerre ». En outre, le rapport souligne que « les centrales nucléaires peuvent libérer de grandes quantités de substances radioactives en cas d'accident » et que « la destruction en temps de guerre entraînerait des conséquences similaires ». Sans compter le fait que « chaque centrale nucléaire génère, lors de son fonctionnement, du plutonium utilisable en tant qu'arme [nucléaire] ».

Reste qu'en 2021, seulement 9,8 % de l'électricité produite dans le monde a été issue de réacteurs nucléaires. Une première : depuis quarante ans, jamais la part d'électricité nucléaire produite à échelle mondiale n'avait été si petite dans le mix énergétique global. Autre fait inédit, qui lui est directement corollaire : en 2021, plus de 10 % de l'électricité mondiale a été fournie conjointement par des infrastructures solaires et éoliennes, la contribution au mix énergétique de ces énergies renouvelables non hydrauliques dépassant pour la première fois celle du nucléaire.

Investissements records

Certes, le rapport note que la production nucléaire mondiale a légèrement augmenté en 2021 par rapport à 2020 (+3,9 %, ne dépassant pas le niveau de production de 2019). Insuffisant malgré tout pour dépasser la croissance des énergies renouvelables non hydrauliques, qui ont bénéficié d'un investissement record de 366 milliards de dollars en 2021 (contre environ 26 milliards de dollars pour le nucléaire). Cela s'explique par les faibles coûts des énergies solaire et éolienne et a fortiori par la piètre compétitivité du nucléaire. Entre 2009 et 2021, les coûts du nucléaire ont en effet augmenté de 36 % (+3 points par rapport à 2020), tandis que ceux du solaire et de l'éolien ont respectivement baissé de 90 % et de 72 %.

Il y a par ailleurs moins de réacteurs nucléaires en fonctionnement qu'il y a un an : à la mi-2022, 411 d'entre eux étaient exploités dans trente-trois pays, soit quatre de moins qu'une année auparavant. Un chiffre différent de celui de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui comptabilise 437 réacteurs en service ; pour le WNISR, l'AIEA inclut à tort dans ses statistiques « 23 réacteurs qui n'ont pas généré de l'énergie depuis 2010-2013 ».

Ainsi, entre 2002 et 2021, il y a eu 105 fermetures pour 98 lancements de nouveaux réacteurs. Ces constructions sont majoritairement le fait de la Chine, deuxième producteur mondial d'électricité nucléaire - en 2021, les énergies renouvelables ont eu toutefois dans le pays une croissance plus élevée que celle du nucléaire. De leur côté, en 2021, les États-Unis - premier producteur mondial d'électricité nucléaire - n'avaient jamais eu une part si faible d'électricité nucléaire dans leur mix énergétique, et ce depuis 1995.

D'autres réacteurs sont complètement à l'arrêt, comme c'est le cas en France. Le 5 septembre, 32 réacteurs (sur les 56 réacteurs en service que compte l'Hexagone) étaient arrêtés : 16 pour maintenance ou maintenance courante, 2 pour économie de combustible, et 14 pour des contrôles relatifs au problème de corrosion sous contrainte. Par ailleurs, l'âge moyen des réacteurs nucléaires en France est de 37,1 années... quand, à l'échelle mondiale, le chiffre tombe à 31 ans - comme en 2020, on peut noter un faible renouvellement du parc de réacteurs, ainsi que des retards de construction pour 26 des 53 réacteurs qui étaient en chantier dans le monde en 2021.

«Le pire est à venir»

Bref, pour le WNISR, si l'an 2020 a été considéré comme « particulièrement difficile » pour le secteur nucléaire français, « le pire est à venir » pour 2022, malgré un léger rebond de la production d'électricité nucléaire en France en 2021 (+7,5 % par rapport à 2020). EDF, en proie à d'immenses difficultés financières, prévoit ainsi qu'en 2022 la production nucléaire atteindra seulement 280-300 térawatts-heures (TWh)... soit le chiffre le plus bas depuis 1990 (en 2021, la production était de 360,7 TWh).

« Tous ces nouveaux problèmes, qui touchent une industrie déjà éreintée, n'ont pas empêché le président français à prononcer le 10 février 2022 un discours saluant "la renaissance du nucléaire en France" », écrivent avec une pointe d'ironie les auteurs du rapport. Lequel souligne à quel point notre pays, avec son projet de loi d'accélération sur le nucléaire (construction de six nouveaux EPR2), est globalement à contre-courant de la tendance mondiale (en 2021, les réacteurs nucléaires ont fourni plus d'un tiers de leur électricité à seulement huit pays : la France, la Belgique, la Bulgarie, la République tchèque, la Hongrie, la Slovaquie, la Slovénie et l'Ukraine). Ainsi, en 2021, 69 % de l'électricité en France a été produite par des réacteurs nucléaires. C'est largement plus que la production aux niveaux mondial (9,8 % de l'électricité produite issue du nucléaire) et européen (25,3 %). 

Article de REPORTERRE le 6/10/2022

          Retour sur la Cligeet du 27 septembre 2022

Salle comble  à la réunion publique de la CLIGEET à Donzére portant sur les risques industriels du site du Tricastin, beaucoup de questions et des réponses plutôt standardisées

.Pas de probléme de corrosion sous containte sur le réacteur n°3 ce qui est rassurant, en revanche les vérifications sur les autres réacteurs n'auront lieu qu'en 2023 et 2024, EDF prend son temps...

Les travaux se poursuivent sur la réevaluation du risque sismique et le renforcement de la digue du canal demandé par l'ASN sera terminé à la fin de l'année 

.Nous n'avons pas eu d'information sur le début de l'Enquête Publique sur l'éventuelle prolongation du réacteur n°2 qui doit débuter vers la mi novembre.

À noter la présence de la nouvelle députée écologiste Marie Pochon venue s'informer des enjeux et des risques du site nucléaire situé dans sa circoncription et qui souhaite ouvrir un débat démocratique sur son avenir.

      Pas de relance du nucléaire sans un vrai débat démocratique

 Alors que le nucléaire français, longtemps promu comme filière d'excellence, est pointé du doigt, des élus écologistes de la Drôme et de l'Ardèche ont signé une tribune afin de réclamer « un vrai débat démocratique » sur l'avenir de cette énergie.

« Sobriété ». Le mot est posé, et imposé à nous toutes et tous, en cette rentrée 2022. La faute à la guerre aux frontières de l'Europe, à notre dépendance toujours plus forte aux énergies fossiles, à un manque de planification qui laisse encore 5 millions de passoires thermiques à la location.32 réacteurs sont aujourd'hui à l'arrêt dans le pays, sur 56. Nombre d'entre eux atteignant les quarante années pour lesquelles ils ont été bâtis, certains sont en maintenance décennale, d'autres à cause de fissures sur les circuits de secours permettant de refroidir les réacteurs. Alors on importe de l'électricité, on se fige devant des factures d'énergie ahurissantes, on se prépare aux coupures cet hiver.Dans cette situation, nous ne pouvons laisser de nouveau notre avenir énergétique s'écrire sans nous. 

Nous sommes à un point de rupture : crise écologique, hydrique, sanitaire, sociale, démocratique. Tout nous dit que c'est collectivement qu'il faudra aborder les temps à venir, collectivement qu'il faudra bâtir des solutions justes et durables, collectivement qu'il faudra s'assurer de notre sécurité, alimentaire, hydrique, et énergétique. 

L'avenir du nucléaire en France ne peut pas être décidé par quelques personnes, à la va vite.La situation du parc nucléaire français est critique. La chute du niveau de production de cette année est historique mais s'inscrit dans une tendance à la baisse entamée il y a plusieurs années. Les prix augmentent, et de plus en plus de réacteurs sont à l'arrêt, faisant du nucléaire une source d'énergie intermittente. Les conditions de travail, dans un système miné par la sous-traitance, ne sont pas à la hauteur de l'inflation.Par dessus tout, le parc nucléaire français est vieillissant et le risque d'incidents graves ou d'accidents s'accroît avec ces installations vétustes.

 A la centrale de Tricastin, un lanceur d'alerte ingénieur du nucléaire a déposé plainte cette année pour « mise en danger de la vie d'autrui », « non-déclaration d'incident ou d'accident » avec « risque d'atteinte à la sûreté ». La cuve du réacteur 1 de Tricastin est l'une des plus fissurées de France. En Ukraine, les habitant-es sont terrifié-es devant la possibilité d'une catastrophe. Dans des temps aussi incertains, nous devrons apprendre à vivre avec le risque, nous diton. Nous rétorquons que nous voulons être informées, débattre, et choisir - en conscience - du niveau de risque auquel nous sommes prêt-es à consentir pour assurer notre approvisionnement énergétique.Dans ce contexte, il devient indispensable de s'informer, de se former, de débattre. Alors que sont proposés comme seul horizon des EPR, ceux-là même qui ont pris plus de dix ans de retard à Flamanville avec un coût cinq fois plus élevé qu'annoncé, nous voulons que d'autres options soient aussi débattues. 

Nous voulons décider de notre avenir énergétique, parce que cela nous concerne, nous, limitrophes de la centrale, usagers de son énergie, bénéficiaires des aides d'EDF ou de ses emplois.Pourtant, malgré cette situation, les habitant-es à proximité directe de la centrale sont peu, mal, voire pas informé-es. Chaque année, la Commission locale d'information des grands équipements énergétiques du Tricastin (CLIGEET) organise une réunion publique qui concerne les 270 000 habitant- es des 76 communes du Plan particulier d'intervention (PPI), territoire dont le périmètre est de 20km autour de Tricastin. Ces réunions ne rassemblent généralement qu'environ 80 personnes.Nous avons l'occasion de faire de la réunion publique annuelle de la CLIGEET, le 27 septembre prochain à 19h à l'ancienne chocolaterie de Donzère, un événement d'échanges et de débats démocratique sur un sujet aussi central pour nos territoires et notre avenir.Nous appelons ce jour les organisateurs de la réunion à mettre tous les moyens à leur disposition pour que toutes les personnes habitant à proximité de la centrale et se sentant concernées par son avenir, viennent s'y informer et y poser des questions

.Nous appelons également l'ensemble des salarié-es et nos concitoyennes et concitoyens des territoires limitrophes à participer à cette réunion, qui pourra être le point de départ d'une réelle participation citoyenne de longue durée sur l'énergie nucléaire et son déploiement.Nous, élu-es de la Drôme, d'Ardèche, du Vaucluse et du Gard, voisin-es de la centrale du Tricastin, demandons un véritable débat sur l'avenir énergétique de nos territoires et de notre pays : une refondation démocratique s'impose, et nous y prendrons toute notre part.

Florence Cerbaï, conseillère régionale;Guillaume Vermorel, conseiller municipal d'Aubenas ; Philippe Berrard, maire de Montjoux ; Marie Pochon, députée de la Drôme ; Michèle Rivasi, députée européenne ; Christian Bussat, maire de Dieulefit ; Olivier Royer, conseiller régional ; David Buisson, conseiller régional ; Maud Grard, conseillère régionale.

Tribune publiée dans Le Crestois du 16 septembre 2022

L'arrêt du réacteur 3 de la centrale nucléaire du Tricastin est prolongé

                       Par Robin Charbonnier. -Le Dauphiné Libéré du 20 aout 2022 


Au sein de l'unité de production numéro 3 de la centrale nucléaire du Tricastin lors de la quatrième visite décennale. Photo Le DL/Stéphane MA

Arrêté depuis début mars, le réacteur 3 de la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme) ne va pas redémarrer début septembre contrairement au planning initial. Sollicité par Le Dauphiné libéré, EDF précise que, finalement, ce réacteur devrait de nouveau produire de l'électricité le 24 octobre.

Ce retard de près de deux mois s'explique par l'examen approfondi de la tuyauterie afin de savoir si elle est touchée ou non par le phénomène de corrosion sous contrainte. Il s'agit de microfissures qui ont été détectées sur des circuits de secours de plusieurs réacteurs en France, notamment à la centrale de Civaux dans la Vienne.

À Tricastin, un « échantillon » de tuyauterie a été prélevé pour être examiné dans un laboratoire spécialisé. Dans une note d'information datée du 27 juillet, EDF a indiqué que les réacteurs de 900 mégawatts, tels ceux de la centrale basée à Saint-Paul-Trois-Châteaux, n'étaient pas concernés, dans « l'état actuel des connaissances » de l'exploitant, par ces microfissures. Il s'agit désormais de remplacer la tuyauterie qui a été prélevée à Tricastin, d'où le prolongement de l'arrêt.

Outre ce contrôle spécifique, l'unité de production n° 3 a été examinée pendant des mois en détail lors de la quatrième visite décennale. Cet immense programme consiste à passer au peigne fin le bâtiment réacteur, dont la cuve et l'enceinte.

   EDF : derrière l'étatisation, l'effondrement financier

                       article du 8 juillet 2022 | Par Martine Orange dans  Médiapart

Bouclier tarifaire, arrêt de réacteurs nucléaires, nouveaux retards pour l'EPR : l'électricien public croule sous les surcharges financières. La prise de contrôle de l'intégralité du capital par l'État, annoncée le 6 juillet, sert à masquer cette dégradation sans précédent.

C'était un scénario catastrophe, jugé impossible par beaucoup il y a encore quelques années. Il est en passe de devenir réalité : EDF est au bord de l'effondrement financier. La situation est si inquiétante que le conseil social et économique central du groupe a déclenché un droit d'alerte à la mi-juin. « EDF ne passera pas l'année », a-t-il prévenu.

De son côté, l'agence de notation S&P s'apprêtait à dégrader à nouveau la notation de l'électricien public dans les semaines à venir. « C'est sans aucun doute un des éléments qui ont poussé le gouvernement à accélérer sur le dossier. Une nouvelle dégradation aurait compliqué le financement du groupe et compromis les projets nucléaires présidentiels », analyse un financier.

Dans son discours de politique générale, la première ministre, Élisabeth Borne, a annoncé mercredi 6 juillet l'étatisation de fait de l'électricien. Dans la foulée, Jean-Bernard Lévy a officialisé le fait qu'il abandonnait par anticipation son poste de PDG, sans avoir à assumer son bilan.

Même si beaucoup prévoyaient de graves difficultés pour EDF, personne sans doute n'imaginait qu'elles atteindraient une telle ampleur. Selon nos informations, le groupe anticipe un Ebidta (excédent brut d'exploitation) négatif à la fin de l'année, compte tenu d'une succession d'éléments exceptionnels.

La perte pourrait être de l'ordre de 10 à 15 milliards d'euros, selon certaines sources. L'endettement du groupe dépasserait 60 milliards d'euros et pourrait même atteindre 70 milliards à la fin de l'année (contre 48 fin 2021). Même si des cessions et des ajustements comptables peuvent venir un peu alléger la note, d'autres charges financières et provisions sont aussi à prendre en compte. À la moitié de l'année, EDF se prépare à afficher des milliards d'euros de pertes fin 2022.

Et ce ne sont que des estimations provisoires. La crise de l'énergie qui sévit en Europe depuis l'été 2021 et qui s'est aggravée depuis la guerre en Ukraine nourrit une flambée des prix de l'électricité, qui pourraient atteindre des niveaux stratosphériques si la menace de pénurie de gaz, qui sert de référence pour l'établissement des prix de l'électricité sur le marché de gros européen, se concrétise. EDF risque alors d'être touché de plein fouet.

« On a volontairement fait crever la bête », s'indigne Héloïse*, cadre du groupe, dénonçant pêle-mêle l'absurde déréglementation du marché de l'énergie au seul bénéfice de fournisseurs alternatifs qui n'apportent rien, l'arrogance et l'incompétence de l'État actionnaire, la médiocrité des présidents successifs. Sans aller aussi loin dans l'expression, beaucoup de salariés mais aussi de connaisseurs du monde de l'énergie partagent l'analyse.

« Tout ce qui arrive était prévisible, écrit à l'avance. Depuis plus de dix ans, on assiste à une succession de décisions communautaires, gouvernementales, qui ont mis à sac EDF. Avec la crise de l'énergie, la guerre en Ukraine, on découvre aujourd'hui l'ampleur du dogmatisme de la Commission européenne, de la croyance au marché : nous n'avons ni stratégie ni sécurité énergétique. Et EDF, qui était le champion européen, est à terre. Quel bilan ! », s'indigne un connaisseur du dossier.

Bouclier tarifaire : la politique du pire

Une accumulation de facteurs exceptionnels est venue faire dérailler le groupe. Mais certains auraient pu être évités, si le gouvernement avait fait d'autres choix. Sa responsabilité dans la façon dont il a conçu le bouclier tarifaire est totale.

Cyniquement, le gouvernement a demandé à EDF d'assumer l'essentiel du bouclier tarifaire, limitant la hausse des prix de l'électricité à 4 % à partir de février, en vue de protéger le pouvoir d'achat des ménages. Selon ce dispositif, l'accès à l'électricité nucléaire au coût historique (ARENH), qui est déjà une mesure sans équivalent pour financer les concurrents du groupe public, a encore été élargi.

EDF, qui fournit déjà 100 TWh aux fournisseurs alternatifs, est obligé de leur céder 20 TWh supplémentaires au prix de 42 euros/MWh (prix fixé pour l'électricité nucléaire historique). N'ayant pas de production suffisante à disposition, le groupe se retrouve dans l'obligation d'acquérir cette production au prix fort sur le marché (300 euros le MWh actuellement) pour le revendre à perte à ses concurrents.

Lors de son annonce, la direction d'EDF avait chiffré le coût de cette mesure à 8 milliards d'euros d'impact négatif sur son Ebidta. Depuis, l'addition a été réévaluée : le coût estimé est de 10,2 milliards d'euros. Elle va encore s'alourdir : le gouvernement a annoncé la prolongation du bouclier tarifaire au moins jusqu'à la fin de l'année, en mettant toujours EDF à contribution.

« Tout cela aurait pu être évité si le gouvernement avait pris d'autres décisions. S'il avait décidé, comme l'a fait l'Espagne, de sortir du marché européen de l'électricité, s'il avait baissé la TVA sur l'énergie pour la ramener à 5,5 %, s'il avait retravaillé les tarifs de l'électricité, cela aurait été beaucoup plus efficace pour le maintien du pouvoir d'achat. Au lieu de cela, il a préféré qu'EDF continue à engraisser ses concurrents », dit Sébastien Menesplier, secrétaire général de la FNME-CGT.

La critique est d'autant plus justifiée que c'est à partir d'une méthodologie contestée, comme nous l'avons raconté, que tout cela a été élaboré. La commission de régulation de l'énergie (CRE) a établi fin janvier que les prix des tarifs réglementés de l'électricité devaient augmenter de 44 %, provoquant l'affolement du gouvernement puis la mise en place du bouclier tarifaire sur l'électricité. « Si la CRE avait décidé de changer de période de référence, de lisser l'évolution des prix sur une plus longue période, l'augmentation des prix de l'électricité aurait été au maximum de 10 %. Ce qui aurait pu être facilement supportable pour une grande partie des ménages. Mais la CRE a préféré la politique du pire, au détriment d'EDF et des finances publiques, et enrichir les traders », analyse un connaisseur du marché de l'électricité.

Dans son récent rapport sur le marché de l'électricité, la Cour des comptes ne dit pas autre chose, soulignant que la méthode employée par la CRE « aboutit à des niveaux de prix excédant largement les prix » de marché. Le gouvernement ne tient manifestement pas rigueur à la CRE de cette « erreur » : son président, Jean-François Carenco, a été promu ministre délégué aux outre-mer.

Arrêt de réacteurs : un accident industriel sans précédent

Si le coût du bouclier tarifaire est si élevé pour le groupe public, c'est qu'il doit en même temps faire face à un accident industriel sans précédent, dont le gouvernement n'a tenu aucun compte : neuf de ses réacteurs nucléaires sont à l'arrêt, à la suite de la découverte par l'Autorité de sûreté nucléaire de fissures et de corrosion sur les tuyauteries des réacteurs.

À ces arrêts imprévus s'ajoutent les chantiers de révision, de maintenance déjà programmés. Sur les 56 réacteurs installés, EDF ne peut compter que sur la production d'une petite trentaine depuis le début de l'année. Sa production nucléaire devrait tomber de 350-380 TWh à environ 280 à 300 TWh au mieux en 2022, le PDG du groupe, Jean-Bernard Lévy, ayant annoncé de possibles chutes de production encore au second semestre.

Les conséquences de cet accident industriel sont déjà immenses. À ce stade, le groupe les évalue à 18,5 milliards d'euros de pertes sur son Ebidta. Ce n'est qu'une estimation provisoire : EDF se trouvant désormais dépendant du marché électrique européen pour assurer une partie de ses approvisionnements.

Même si ces arrêts ont un caractère exceptionnel, ils n'en posent pas moins la question de la gestion du parc nucléaire français, des choix passés. La Belgique, qui exploite des réacteurs comparables, ne rencontre pas les mêmes problèmes que la France. Certains, jusqu'au gouvernement, sont tentés de l'expliquer par la grande rigueur de l'Autorité de sureté nucléaire.

Mais au sein du groupe, beaucoup mettent plutôt l'accent sur le changement de culture des directions successives, devenues beaucoup plus préoccupées par le rendement à court terme, les dividendes toujours plus élevés exigés par l'État actionnaire, les opérations financières censées être prestigieuses mais s'avérant ruineuses, plutôt que de produire de l'électricité dans les meilleures conditions. Cela s'est traduit par une chute des investissements à partir des années 2000, la suppression des maintenances préventives, le recours accru à la sous-traitance. Ces économies à court terme se paient au prix fort aujourd'hui.

« Il y a une paupérisation des compétences, une perte de la culture industrielle dans l'entreprise. Les anciens qui ont fait cette maison sont partis. Et la culture est partie avec eux. Ils n'ont pas été remplacés », ajoute un ancien responsable du groupe. « Ce n'est pas vrai qu'EDF a perdu ses savoir-faire industriels. Enfin pas partout. Il y a des directions, des divisions où ces préoccupations dominent. Au comité exécutif, au sommet, c'est autre chose », nuance Nicolas* , salarié du groupe.

Nouveaux retards à Hinkley Point

Cette perte de compétences, d'expertise se traduit sur les chantiers de l'EPR. Comme cela était prévisible et annoncé, Hinkley Point (au Royaume-Uni) suit les traces de Flamanville. Avant le lancement du projet, tout le groupe, des ingénieurs aux syndicats, en passant par certains directeurs, s'était mobilisé contre ce programme, jugé dangereux pour l'avenir. Le directeur financier d'EDF, Thomas Piquemal, avait même démissionné avec fracas pour s'y opposer. Jean-Bernard Lévy avait décidé de passer outre et d'imposer ce contrat, voulu par Emmanuel Macron, alors ministre de l'économie.

Toutes les craintes de l'époque étaient fondées : le chantier de Hinkley Point se révèle irréalisable dans les délais et les prix annoncés au moment de la signature du contrat. Alors que le réacteur devait entrer en fonctionnement fin 2022, début 2023, la direction d'EDF a annoncé de nouveaux retards. La mise en service de la première tranche est reportée à fin juin 2027. Au mieux. Ces nouveaux retards se traduisent par un surenchérissement de 3 milliards de livres (3,5 milliards d'euros). Estimé au départ à quelque 19 milliards de livres, le projet est chiffré désormais à 26 milliards de livres.

Des chiffres qui donnent le vertige à beaucoup. Alors qu'Emmanuel Macron annonce la construction de six EPR, et peut-être même de 14, tous redoutent de voir le groupe sombrer corps et biens dans un gouffre industriel et financier.

Il n'y aura pas de débat parlementaire sur la prise de contrôle de l'intégralité du capital d'EDF.

Alors que le groupe se débat face à des équations financières insolubles, beaucoup se demandent comment va s'écrire la suite. « Avec le contrôle total du capital par l'État, cela risque d'être encore pire », note Charles*, cadre chez EDF. C'est peu dire que l'annonce d'Élisabeth Borne du rachat des actionnaires minoritaires d'EDF et de la sortie du groupe de la bourse ne suscite guère d'enthousiasme chez les salariés de l'électricien. Beaucoup insistent pour parler d'étatisation et non de nationalisation du groupe.

Un mot que d'ailleurs Élisabeth Borne s'est bien gardée d'employer. « Il n'y a pas de transformation de statut. EDF reste une société anonyme (SA) et ne redevient pas un EPIC (établissement public industriel et commercial). Demain, ils pourront faire ce qu'ils veulent », constate Sébastien Menesplier.

Nucléaire : le retour de la pensée magique

« Je suis pour le maintien des actionnaires minoritaires au capital. C'est une protection pour EDF. Avec 100 % du capital, l'État va avoir les mains libres. Cela signifie moins de transparence, moins d'informations financières, encore moins d'autonomie et de marges de manœuvre pour diriger ce groupe », renchérit Nicolas*. Celui-ci redoute que l'État ne profite de l'affaiblissement d'EDF pour réimposer d'une façon ou d'une autre le projet Hercule, conduisant au démantèlement du groupe.

Beaucoup de salariés entretiennent la même crainte. Emmanuel Macron n'a jamais caché combien il tient à ce projet conçu dès 2016. Et le président n'a pas caché non plus son mécontentement après s'être heurté à une opposition forte à la fois au sein de l'entreprise et à la Commission européenne. Convaincu de la pertinence de « son projet » sans jamais l'avoir expliqué, même lors de la campagne présidentielle, il semble décidé à le reprendre.

À ce stade, le gouvernement, au-delà de l'étatisation d'EDF, n'a rien dit de ce qu'il entendait faire. Et manifestement il compte dévoiler ses cartes au dernier moment afin de prendre de court toutes les oppositions. « Il n'y aura pas de débat parlementaire sur la prise de contrôle de l'intégralité du capital d'EDF », a déjà prévenu le ministre des finances, Bruno Le Maire.

Au-delà de l'engagement financier que cela représente - le rachat des minoritaires d'EDF pourrait s'élever à 12,7 milliards d'euros -, comment le gouvernement peut-il envisager une seule seconde de ne pas s'expliquer sur ses intentions devant le Parlement, devant les Français ? L'électricité est un bien de première nécessité, un élément déterminant pour l'économie française. EDF n'est pas une entreprise d'État mais un service public au service de la nation, un bien commun partagé entre tous. Et le gouvernement n'aurait aucune explication à fournir, ni sur les échecs passés qui ont conduit à cet effondrement, ni sur ce qu'il entend faire à l'avenir ?

« Il serait temps qu'on donne la parole au public, qu'on le consulte sur ce qui se passe et ce qu'il veut, insiste François Carlier, directeur de l'association CLCV (Consommation, logement et cadre de vie). Depuis le milieu des années 1990, l'ouverture du marché de l'énergie s'est faite sans jamais l'interroger. On devine assez pourquoi : 75 % des gens sont encore inscrits aux tarifs réglementés de l'électricité. Cette consultation ne peut plus être différée. »

Le gouvernement espère encore feinter. Mais il ne pourra pas continuer très longtemps sans que le public ne lui demande des comptes. Certes, il peut encore espérer masquer l'effondrement d'EDF un moment, avec son opération capitalistique. Mais il ne le pourra plus quand viendra le temps des pénuries, des rationnements et des coupures.

Car nous en sommes là ! Dès cet été, il n'est pas assuré que la Corse ne souffre pas de coupures d'électricité. Cet hiver, la menace de coupures arbitraires pourrait toucher tout le territoire. Le gouvernement, d'ailleurs, s'y prépare. Selon nos informations, un décret est en cours de rédaction pour permettre des coupures d'électricité et mesures de délestage chez les particuliers, sans que celles-ci donnent lieu à indemnisation, à la différence de ce qui est fait pour les entreprises.

                Notre action au marché de Montélimar le 9 avril 2022                                La campagne électorale s’étant achevée hier soir , nous étions présents ce matin au marché de Montelimar pour dérouler notre campagne contre  la relance du nucléaire en l'abscence de marche pour le climat dans notre  ville.Plutôt bon accueil, environ 400 tracts acceptés , plusieurs personnes travaillant à Tricastin ou Cruas nous ont fait part de leurs inquiétudes..

         MARCHE POUR LE CLIMAT 

Nous étions présent à la marche pour le climat à Valence le 12 mars pour dénoncer l'arnaque de la relance du nucléaire « pour sauver le climat ».

Complément à l'Enquête Publique sur le réacteur 1 du Tricastin

         Notre collectif a interpellé la Préfète de la Drôme qui coordonne cette Enquête Publique

Madame la Préfète,

Madame Elodie Degiovanni Préfète de la Drôme Préfecture de la Drôme
3 Boulevard Vauban

26030 Valence Cedex 9

L'enquête publique portant sur la durée de fonctionnement au-delà de 40 ans du réacteur de la centrale nucléaire de Tricastin s'est déroulée du 13 janvier au 14 février 2022. L'information fournie au public afin que celui-ci puisse se prononcer sur l'opportunité de ce prolongement reposait sur le dossier de demande d'EDF et ses cinq documents, ainsi que sur les décisions de l'ASN et les avis de l'IRSN, notamment le n° 2021-205 du 15 décembre 2021.

Or, par sa note d'information du 3 février 2022, EDF a indiqué avoir constaté des défauts de corrosion et des fissures sur le circuit d'injection de sécurité (RIS) sur les autre réacteurs de 1450 MW de puissance électrique nette des centrales de Chooz B et Civaux, puis sur le réacteur de Penly 1 de 1300 MW. Ces cinq réacteurs sont actuellement arrêtés pour plusieurs mois afin d'effectuer des contrôles et d'éventuelles réparations. Les 20 réacteurs de 1300 MW seraient également touchés et doivent être vérifiés.

Cette liste des réacteurs arrêtés ou devant l'être dans les semaines et les mois qui viennent s'est ensuite allongée à des réacteurs de 900 MW dont Bugey 3, 4 et Chinon 3 et donc, très probablement, aux 32 réacteurs de 900 MW en fonctionnement, dont fait partie celui de Tricastin 1.

D'autre part, un problème semblable de corrosion sous tension et fissures touchant le circuit de refroidissement à l'arrêt (RRA) vient d'être également signalé par EDF et concernerait semble-t-il l'ensemble des réacteurs du parc.
Le réacteur Tricastin 1 est donc susceptible d'être soumis au même phénomène de « corrosion sous contrainte » sur les deux circuits RIS et RRA dont le bon fonctionnement est vital pour la sûreté du réacteur.

Cela signifie que le dossier de Tricastin 1 soumis à l'enquête publique ne correspond pas à l'état actuel de ce réacteur du point de vue de la sûreté nucléaire.
Par conséquent, la procédure de l'enquête publique, basée sur un dossier ne présentant pas la réalité de la situation de Tricastin 1 en termes de sûreté doit être annulée et ce réacteur doit être arrêté d'urgence afin de procéder aux contrôles qui s'imposent.

Nous vous remercions de votre attention et restons à votre disposition pour toute information complémentaire qui vous paraîtrait nécessaire.
Veuillez croire, Madame la préfète, en l'expression de nos salutations respectueuses.

Fait à Montélimar le 24 février 2022

Alain Volle
Président du Collectif Stop Tricastin 

stoptricastin@gmail.com
Tel : 06 85 12 40 62

Cc : Monsieur Bernard Brun , Président de la commission d'enquête 

        Madame Marie-Pierre Mouton , Présidente de la CLIGEET


L’institut suisse Biosphère a publié récemment, pour le compte de Greenpeace, une étude présentant les conséquences radiologiques en cas d'accident nucléaire majeur au Tricastin

L'institut suisse Biosphère a publié récemment, pour le compte de Greenpeace, une étude présentant les conséquences radiologiques en cas d'accident nucléaire majeur au Tricastin, en partant de données météorologiques des trois dernières années passées (le même exercice avait déjà été réalisé pour les centrales suisses et la centrale du Bugey voilà quelques années).

Selon les conditions météorologiques, les impacts seraient très contrastés. Mais en moyenne, près de 137 000 personnes pourraient être exposées à plus de 100 mSv lors du passage du panache. Dans 10% des situations, ce chiffre s'élèverait même à 275 000 mSv ! Et dans certains cas extrêmes, les habitant.es de plusieurs villes de la vallée du Rhône pourraient même être exposé.es à plus de 500 mSv, la valeur limite pour l'intervention des secouristes. Et si le seuil pour retourner vivre sur un territoire était fixé à 20mSv comme au Japon, en moyenne, il faudrait reloger 300 000 personnes.

Cette vidéo vous donnera un bon aperçu de ce que pourrait donner la dispersion du panache dans différentes configurations :


Tous les résultats sont accessibles sur le site de l'institut Biopshère pour qui veut se donner la peine d'aller y faire des recherches, avec de multiples cartes et tableaux de données sur les impacts sur différentes villes françaises et européennes.

Mardi 29 juin devant le Tribunal de Valence pour le procès pour les 34 activistes de GREENPEACE, nous sommes venus les remercier et les soutenir. 

Rendez-vous le 7 septembre pour le verdict !

ALBUM DE NOTRE MANIFESTATION  À MONTÉLIMAR POUR LES 40 ANS DE LA CENTRALE DU TRICASTIN

Le samedi 26 juin 2021 


Récemment 33 élus locaux, notamment de Drôme et d Ardéche , tous bords politiques confondus ont adressé une lettre au président d'EDF pour réclamer l implantation de deux réacteurs EPR 2 sur le site du Tricastin. Nous avons souhaité dans une tribune envoyée à la presse répondre point par point à ces élus qui veulent prolonger l'aventure nucléaire...

L'association Négawatt a présenté son scénario 2022 pour une France à la production électrique entièrement renouvelable et sans nucléaire d'ici 2050. Elle espère que ses propositions, urgentes à mettre en œuvre, seront reprises par les candidats à l'élection présidentielle.

Nous étions plus de 600 à manifester sous la pluie ce dimanche 3 octobre devant la centrale du Bugey où les problèmes sont les mêmes qu'au Tricastin.Objectif : refuser la prolongation des réacteurs de la centrale, et s'opposer par avance à la construction de nouveaux réacteurs EPR. Avec l'élection présidentielle en ligne de mire.

Cette action, symbolique et non-violente, s'était déroulée dans le cadre d'une campagne de sensibilisation aux dangers que représente pour la population le réacteur numéro 1 de la centrale nucléaire. En présence de journalistes, les participants souhaitaient faire part de leur opposition à la prolongation de la durée de vie de ce réacteur au delà...